Et quand il, ou elle, se présente, tout fraîchement vêtu et encravaté, on est dérouté ! Comment l’accueillir ?
« Ah, c’est toi ? C’est que.. je ne t’attendais plus, tu m’excuseras… » et l’on réajuste le haut de son négligé, ce n’est vraiment pas comme ça que cela devait se passer…
Face à son étonnement, on essaye de se justifier « J’ai déjà ouvert ma porte, plusieurs fois et j’en ai été bien abîmée. Je crois que j’ai besoin d’un peu de temps… »
Quelques sourires gênés, on s’observe. Bien sûr, on est heureuse de le voir, mais on hésite encore.
Nous avons tellement vécu sans l’autre, avec juste une image, ou un mirage ? de l’autre, en bagage. Nous avons pris des habitudes, une vie sans lui, à se raccommoder à coup de béquilles. Va-t-il, ou elle, l’accepter ? Nous laisser le temps de corriger ?
On aurait presque fini par l’oublier, comme un invité de longe date, égaré sur un coin d’agenda.
On ne se sent pas prête. Lui est apprêté et nous non.
A peine coiffé, l’haleine de la veille, alors qu’il est si beau et sent si bon.
Peut-être que l’on aimerait qu’il ne soit pas là, ou revienne plus tard, comme un faux départ. Mai s’il ne revenait pas ? Ou bien plus tard ? Trop tard ? Il a déjà mis déjà tellement de temps à venir !
En le regardant attentivement, il semble presque aussi gêné que nous, de débarquer ainsi. Au fond, on l’adore.
On est juste complètement contente qu’il soit là.
Oh, que ça fait du bien.
Et que ça fait du bien de se souvenir, d’avoir la preuve que tu existes.
Tu n’étais pas qu’une image dans ma tête, j’ai bien fait de garder ta chambre libre et de continuer à ouvrir les portes.
Bien sûr que tu es le, ou la, bienvenue.
Bien sûr que tu peux entrer.
Tu es ici chez toi et nous apprendrons à nous connaître, car nous avons tout le temps du monde.
Je ferais tout pour que tu ne te sentes jamais obligé de partir. Nous avons tout le temps du monde pour passer notre vie ensemble.
